Tu vuo fa l'americano
On ne contrarie pas Don Corleone, ce patriarche qui a la main mise sur tous le trafic de drogues du New York des années 60, ou alors il faut compter ses jours de vie sur les doigts d'une main. On ne peut pas traverser Little Italy, quartier du centre sud de Manhattan, sans recevoir des flash de scènes du film le Parrain, The Godfather, il Padrino...
Il y reste encore un peu d'âme dans ce quartier, mais si peu qu'elle est concentrée sur Mulberry street où il reste les stigmates de l'arrivée des ritals, avec des magasins et restos aux couleurs vert/blanc/rouge. Qui, si parla italiano. Ils sont arrivés, ont colonisé, puis se sont diffusés sur le continent tout entier.
1. Deux indices qui vous permettent de penser que cette homme est italien; Le 1er est son allure générale, tempes et cheveux gris, une corpulence maitrisée, des chaussures vernies, et le cigare main gauche, la classe quoi; le 2eme est la photo en arrière plan, souvent avec une célébrité d'origine italienne, dans le cas présent c'est juste la photo des patrons du Benito One, deux frères Nick et James Bari...forse pugliesi? 2. On s'y croirait
Bien sur il y a des adresses meilleures que d'autres, mais on s'est posé au hasard dans un bar, dont je tairai le nom. On a pris 3 limonades. Ce fut de l'eau avec une rondelle de citron. Dans un des verres, la rondelle manquait. J'ai payé 9$. le serveur au visage de tueur, cheveux gominés, pas un sourire, m'a dit vous ne laissez pas de tip (pourboire obligatoire), j'ai dit non, je ne suis pas satisfait, Il a esquissé une grimace, surement ajouté un va fan...des familles, au plus profond de lui, et suis parti avec toute la fierté qui me caractérise en pareille circonstance. Il est clair que j'ai un contrat sur le dos à présent, mais il faut vivre dans le risque, sinon comment trouver la saveur du quotidien?
3. Dans ce fameux bar de Mulberry street, une star planétaire est passée plusieurs fois: Frankie Sinatra, The Voice; en plus ici, bien accompagné de Samy Davis Jr, et Dean MArtin, exciusez du peu, la fine crème des crooners US dans ce petit bar de little Italy 4. Comme moi en ce 24 août 2015, des crooners ont peut être regardé le plafond et ont aimé voir tourner les ventilos.
Pour une bonne glace, il parait qu'il faut aller chez Ferrara, à l'angle de Mulberry et Grand St., mais pas encore testé. Et puis, et puis, il y a un traiteur incontournable du coin, Di Palo. Quand on entre dans sa boutique, c'est toute l'Italie qui vous prend aux tripes. La saveur du Pecorino sardo juste sec à point qui se craquelle une fois la pointe du couteau enfoncée, de la mortadella coupée en tranches fines, le scamorze affumicate sur le comptoir. On est à la fois en Toscane, Sicile, Sardaigne, Puglia et Lazio réunis. La caisse enregistreuse est encore manuelle. Di Palo est une institution, et c'est ici et pas ailleurs que Martin Scorsese vient faire ses courses. Bon, ben moi aussi, alors.
So far, so good