Akuna matata
J'ai toujours ce petit frisson à l'entrée dans un nouveau pays. Comme si à chaque fois, je me disais que c'est parce qu'il avait fallu que je vive tout ça avant pour pouvoir entrer dans ce nouveau pays. Voilà donc mon 6eme pays africain, le Kenya. Comme un pape que je ne suis pas, j'aimerais embrasser le tarmac. Puis j'aimerais remercier immédiatement la chance. En effet, devant le douanier, j'apprends qu'il me faut un visa. Personne ne me l'avait dit. J'ai l'air con comme un type à qui l'on dit qu'il faut un ESTA pour entrer aux US. Je remplis la forme adéquate, et le douanier me dit "Fifty dollars or forty euros please". "Credit card?" je réponds. "No, only cash Sir". Et là, je me dis que depuis ces années où je voyage, et où je prends des euros avec moi, qui ne m'ont jamais, mais vraiment jamais servi, je suis heureux, enfin, de sortir 40€ pile à donner à ce douanier. Hakuna matata.
1. là où je suis, à 1° sous l'équateur, soit seulement 150km 2. 6:30 en ce dimanche matin, le soleil se lève encore sur la savane
A 1700m, Nairobi est la capitale de ce pays avec 3M d'habitants mais surtout où l'homme a 3 millions d'années. C'est une ville à l'africaine, où ça crie, ça roule n'importe comment, ça sourit, ça chante, ça vend de tout et n'importe quoi, ça traverse les autoroutes à pied. La rumeur est là. C'est en fait une ville où ça rend possible tout ce que nous croyons impossible.
3. Acheter un canapé à ciel ouvert? oui c'est possible 4. Choicir sa stèle mortuaire à ciel ouvert? oui c'est possible.
Les gens parlent anglais et swahili. Je me contenterai de l'anglais. La population que je croise est jeune. Les Massaï sont partout. Ici c'est un berger vacher, ici c'est le nom d'un marché, ici c'est un centre commercial. On les mets à toutes les sauces, mais ces semi-nomades vivent au centre et sud du Kenya, et pas ici en ville. A côté des vieux, on trouve beaucoup de jeunes majeurs, ados, et petits. La démographie est affolée avec 3,14 enfants/femme. La ville est une fourmilière qui ne s'arrête jamais. J'ai croisé trois coureurs à pied au bord de la route presque à risquer leur vie, belle foulée à plus de 15k/h. Quand on est kenyan, on a pas le droit de courir moins vite. J'ai croisé des femmes bien habillées, assises sur les trottoirs en bord de rue, qui attendent le client, mais celui qui lui offrira du repassage ou du nettoyage à la maison. J'ai croisé un conducteur qui croyant que j'étais américain me disait qu'Obama venait du Kenya. Je crois que le Kenya a beaucoup de choses à me dire.
So far, so good