Après Tokyo, Kyoto, l’ancienne capitale est un havre de paix. Plus de gros carrefours où des centaines de gens traversant en même temps, plus de grands gratte-ciels à perte de vue, bref on aspire à du repos, et on l’a. Kyoto est un point central au sud du pays. On a décidé d’y rester cinq jours, et cerise sur le gâteau, ce sera dans un ryokan, maison traditionnelle japonaise, avec lit futon au sol. C’est un peu hard, car on a l’impression de vivre au ras du sol, et de se déplacer comme des limaces. Sûrement une habitude à prendre. Perso, pas trop envie de la prendre car j’aime bien m’asseoir au bord de mon lit au réveil. Les japonais et leur recherche de propreté exacerbée, ont instauré comme dejà dit, le fait d’enlever leurs chaussures avant d’entrer dans une maison, et mettre des chaussons, mais en plus quand on va aux toilettes dans le ryokan, il y a aussi des chaussons de « toilettes », des fois qu'on se loupe...
1. Maison typique de Kyoto, du bois, du bois, du bois 2. Notre chambre dans le ryokan, un brin minimaliste, avec une fenêtre donannt sur un mur en parpaings, idéal pour la méditation.
A Kyoto on a fait le parc Heian, et puis on est allés à la recherche du baketsu. Quoi vous ne connaissez pas baketsu? En arpentant Kyoto, il ne passe pas inaperçu ; c’est le seau à incendie que chaque maison doit avoir sur son pas de porte, car les maisons et temples sont en bois. On a donc trouvé le fameux baketsu au Leroy Merlin local. Heureux comme des princes arabes avec un étalon lusitanien, on rentre au pays avec deux baketsus. La gérante du ryokan en voyant notre « souvenir » de Kyoto a éclaté de rire, tout en mettant sa main devant sa bouche, car c’est indécent de rire à pleine dents.
3. Parc de Heian dans Kyoto, superbe, mais hélas un peu trop tôt pour les floraisons 4. Le fameux baketsu
Ensuite, mon gros kif était de ramener des lampions. Moi, immergé très tôt, dans Tintin et le lotus bleu, les lampions asiatiques bercent mon imaginaire. Je me souviens encore du méchant Mitsuhirato qui n’avait qu’un objectif, tuer Tintin, mais finira avant la fin des 62 planches en se faisant hara-kiri. Le lotus bleu, c’était aussi l’univers des lampions. J’ai donc cherché qui pouvait les fabriquer à Kyoto, et on a trouvé l’adresse. Petite boutique familiale à l’est de la gare; ils peignent eux-mêmes les papiers sur les armatures métalliques. J’en ramène quelques-uns à mettre sur la terrasse, et égayer nos nuits d’été autour d’une mauresque ou d’un saké.
5. Tintin et le lotus bleu sortent en 1934 et c'est le 5ème album d'Hergé, et le premier abouti avec une vraie histoire, des personnages singuliers, et surtout une histoire qui colle avec la réalité du moment, conflit Chine-Japon 6. Lampion par-ci 7. Lampion par-là
A Kyoto, on respire. Les transports sont aussi simples qu’à Tokyo. Le pays est en longueur et comme les trains sont toujours à l’heure, impossible de se perdre, et de perdre du temps. C’est pourquoi de Kyoto, on va très vite vers Kobé, Osaka, Nara, Inari e j’en passe, faire une journée de visite et revenir le soir dormir dans son ryokan est donc simple.
8. Journée au sanctuaire de Nara, pas loin au sud de Kyoto, on trouve le BBB, le Big Black Buddha, c'est le Buddha de Toda-Ji; il fait 15m de haut et date du 17ème 9. Avé les copains 10. Toda-Ji où se cache le black buddha
Le soir, comme on avait une tv, on a allumé pour voir, et c'était le nasty-basho. C’est le tournoi de printemps des sumos, le tournoi officiel, celui qui fait le classement trimestriel. Il se tient à côté à Osaka. La star est Hakuho qui a gagné son dernier match en 11-0. Impressionnant de voir comment ces géants mongols, bulgares et surtout japonais, affublés dans le gros string arrivent à jongler dans ce petit cercle de 4,55m appelé dohyō et tapissé d’argile. Mais une fois de plus ne nous esclaffons pas trop fort sur l’esthétique et les prouesses de ces sumotoris en tutu, car ce sport est d’un machisme sans nom. Puisqu'il interdit aux femmes de marcher dans le cercle. Sauf qu’en avril dernier, un gars a une crise cardiaque sur le dohyō, et des femmes de la salle ont accouru pour le sauver. Le speaker les a intimées de quitter le cercle. Elle sont restées, le gars a été sauvé. On croit rêver. Plus tard la fédé des sumos a apporté ses excuses. Ouf. Mais ici, il semble mieux de mourir que d’être sauvé par une femme.
So far, so good
11. Emma Peel au Japon se fout du sumo