hoşgeldiniz
Littéralement, soyez le bienvenu. Parfois on me demande "quelle est ta destination la plus exotique la plus proche?", et je réponds sans hésiter Istanbul, feu Byzance (en 330), feu Constantinople (en 1930). Car c'est en Turquie européenne et orientale que l'on va passer la semaine. En 3h en avion ou 22 jours à pied, quand on entre dans Istanbul on embrasse une histoire de saveurs, de couleurs, de coutumes, bref un ensemble de choses qui me font me sentir ailleurs que chez moi. Partons donc à la découverte de cette ville de 16M d'habitants, sur une population globale de 85M. Quand on y arrive de nuit, c'est féérique car l'illumination des ouvrages d'art nous plonge dans un conte des mille et une nuits, notamment la majestueuse, l'imposante, que dis-je la pharaonique mosquée de Sultanahmet qui trône au dessus du Bosphore avec ses 6 minarets au centre du quartier de Fatih. Surnommée la mosquée bleue, elle a été construite par l'architecte Sedefhar Mehmet Ağa, d'origine albanaise, entre 1609 et 1616, sous le règne du sultan Ahmet I.
Comme dans toute ville, il faut se perdre pour découvrir. Le quartier de Fatih est un dédale de rues plus ou moins piétonnes, plus ou moins calmes et plus ou moins touristiques. Car Istanbul est une attraction de masse. Le quartier de Fatih regorge de centaines d'hôtels et de restos, mais ce n'est pas que ça Istanbul. Nous allons certes entrer dans des lieux emblématiques durant ces quelques jours, mais surtout nous allons toucher du doigt ce qui fait que la Turquie est un énorme paradoxe, entre Europe et Asie, entre religion et athéisme, entre exubérance et sympathie.
3-4. Cette foule marche à pas feutré en chaussettes sur une moquette rouge en levant les yeux au ciel, nous sommes au centre de la mosquée bleue
Entrer dans la mosquée bleue, fut un temps, était une simple formalité, en effet ce doit être ma 6 ou 7ème visite à Istanbul. Mais à présent c'est un parcours du combattant, avec des files d'attente, des couloirs, et une fois à l'intérieur, un monde fou. L'intérieur impose par la largeur de ses coupoles et les vitraux lumineux grâce à la lumière de l'est.
5. Cour intérieure de la mosquée bleue sur fond de ciel bleu 6. Qui a dit que l'Islam n'était pas ouvert?
Une fois sorti de cet espace surdimensionné, il est temps d'arpenter la ville tentaculaire. Une chose marquante, dans les rues, sur les toits, les balcons, les voitures, les gouttières, et les rebords en tout genre, c'est l'abondance de chats. Ces dizaines de milliers de chats multicolores sont nourris par la population qui les considère comme faisant partie de la communauté. D'ailleurs, une proposition de loi donne aux animaux de compagnie et aux animaux errants le statut d'« être vivant », ce qui rend pénalement condamnable le fait de leur faire du mal. D'ailleurs un japonais en 2019 a été expulsé car il en avait mangé 5. L'histoire ne dit pas si c'était dans un kebab.
So far, so good
7. En sortant de la mosquée bleue, on tombe nez à nez avec un obélisque grec, celui de Théodosius, un romain qui le piqua aux grecs et l'érigea ici à Constantinople; il s'agit en fait d'un diptyque puisque le second obélisque est au Circo Massimo de Roma 8. In cat we trust (et un peu aussi en Allah)