Le voilà enfin l'article sur la bouffe. Ah j'en ai entendu des rappels, des jérémiades de ceux qui en avaient marre de mes aventures sportives et qui voulaient du concret, du lourd, du sérieux. Au point que ça partait à hue et à dia. Let's go, parlons gastronomie.

L'une des premières choses qui marque lorsque l'on voyage c'est le contact avec la nourriture locale. En tant que français on est jamais indifférent à ce que l'on goute, et surtout on a toujours un avis, à moins que ce soit un pléonasme. Voyager en pays anglo-saxons forcément n'augure jamais des explosions de saveurs, des associations équilibrées de gouts et de couleurs. Et pourtant on peut parfois être surpris. Voyez l'autre jour, j'ai été bluffé par des white bait, c'est de la toute petite friture gratinée avec de l’œuf, un peu comme un pancake. On ajoute quelques herbes et le tour est joué.

Vendredi soir, j'étais invité chez des kiwis, et ils venaient de récolter des pāua, le nom maori pour abalone: de gros mollusques marins fixés sur les rochers, que l'on ne peut pêcher en deçà de 125mm de long, et en apnée seulement. On les coupe en fines tranches par la largeur, puis rissolées à la poêle avec de l'huile et de ail émincé, c'est un délice, vraiment. C'est un gout entre le calamar et l'escargot de Bourgogne, ça vous parle?

Et puis restons en mer, avec la grosse moule...verte (Perna canalicula), la fierté des kiwis. Avec 10 moules on a l'équivalent d'un steak en volume, on ajoute une persillade et chaud devant. Bon, moi j'adore, d'ailleurs en écrivant je pense en acheter cette semaine. La coquille est verte en bordure, et quand je dis grosse je ne mens pas, il n'est pas rare d'en trouver de 20cm de long. Sacré bestiau, isn't it? Cette moule comme le paua sont endémiques de NZ, faut donc venir jusqu'ici si vous en voulez.

On va terminer par le dessert: le Pavlova*, qui est un savant mélange de meringue et de crème fouettée, très léger en bouche, voluptueux, mais attention à la digestion si on cède au caprice de la gourmandise. On en trouve partout et ce cake est à l'origine d'un différent (un de plus) entre la NZ et l'Australie car les deux prétendent en détenir la paternité. J'en ai gouté que des faits maisons, et ce n'est pas mauvais car c'est croustillant et onctueux, mais je ne testerai pas ceux qui sont sur la photo.

So far, so good

*Du nom d'une ballerine russe adulée du début du 20ème