J'ai planté des narcisses

Publié le par Run

Les livres, ça pèse lourd. J’en prends toujours en voyage, je ne les lis pas toujours, mais j'aime les avoir avec moi, un peu comme un oreiller sur lequel on aime s'endormir. En fait je me rends compte que je n’ai pas le temps, surtout cette fois où je suis le seul à conduire, déjà 3000km. Voilà une sélection de quatre ouvrages pour l’été; différents poids, différentes catégories, différentes polices. Encore rien lu en entier, mais juste effleuré quelques pages.

1. Le quarté gagnant

1. Le quarté gagnant


Le classique: Le nom de la rose d'Umberto Eco, Eds. Bompiani. Je me souviens du film dans les années 80, et surtout de ce moine qui parlait toutes les langues et faisaient des phrases incompréhensibles. Io vorrei ein morceau of bread, por favor. Je suis tombé sur l’ouvrage en italien dans un supermarché du lac de Garde. J'y étais parti pour acheter du jambon et de la mozzarella, et puis me suis dit pourquoi pas aussi de la nourriture culturelle, ecco. C’est un roman policier au moyen âge, des moines franciscains disparaissent, et un type arrive, avec un blaze à la Conan Doyle, pour trouver le coupable. Si le livre sorti en 1980 s'avale aussi bien que les orecchiette à la truffe, alors je vais me régaler. Au fait, le livre devrait aussi se trouver en français.

L'introspectif: La montagne intérieure de Lionel Daudet, Eds. Grasset. Daudet de l'Argentière la Bessée, est un montagnard humaniste. Au fil de ses notes, on ressent le froid qui picote l'épiderme, le mal de l'altitude qui nous fait prendre trop de doliprane, la brise légère qui caresse le visage au sortir du duvet, le son du gaz qui fait monter l'eau chaude dans le filtre à café. La montagne est sa religion, la mienne, la votre peut être, mais la sienne l'a amené à perdre 8 orteils, durant neuf nuits -surement un orteil qui a résisté la dernière nuit- de très grand froid dans la face nord du Cervin. Puis il est reparti, car il arrive à marcher avec seulement deux, lui. J'ai rencontré ce Yéti en 2008, à la Comédie du livre, un mois exactement avant de monter avec mes Zastrugis d'amis au sommet du toit de l'Europe. Lionel m'a fait une belle dédicace, et elle accompagne mon livre, un peu usé depuis, mais pas une aussi belle cependant que celle que mes compagnons de cordée m'ont faite en pissant dans la neige au sommet du Mont Blanc sous un beau soleil de juin.

2. La calotte du Mont-Blanc vue du Mont Maudit, il était environ 6h du matin, on marchait depuis 5h à une altitude de 4000m, et bizarrement à ce moment j'étais encore en grande forme, après ça s'est un peu gâté. On devine les cordées dans l'ascension. J'adore cette photo. Merci au Roi lion de l'avoir revisitée.

2. La calotte du Mont-Blanc vue du Mont Maudit, il était environ 6h du matin, on marchait depuis 5h à une altitude de 4000m, et bizarrement à ce moment j'étais encore en grande forme, après ça s'est un peu gâté. On devine les cordées dans l'ascension. J'adore cette photo. Merci au Roi lion de l'avoir revisitée.

Le philosophique: Sapiens, une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari, Eds. Albin Michel. Un jour de 1758 Carl von Linné, que ses potes appelait Carlichou, en a eu marre de ce surnom ridicule. Il faut dire qu'il avait mal dormi, et que c'était un matin brumeux comme il en existe souvent à Uppsala, tout là haut dans le pays des vikings. C'est alors que sur un coup de tête il décida de s'appeler lui même et tous les gens de son entourage, Homo sapiens sapiens. Et cela changea la face du monde. Le livre retrace l'histoire de cette étrange espèce humaine depuis son origine avec un angle assez intéressant d'un philosophe doublé d'un anthropologue. Merci à mon p'tit nantais de me l'avoir régalé.

Le nostalgique: Narcisse d'Olaf Candau, Eds Guérin. Olaf est le pote de mon pote, alors j'ai hâte de le rencontrer. J'aime les éditions Guérin. Ce qu'elles éditent est toujours un bonheur de lecture, tout comme les Eds. Actes Sud dans un autre registre. Chez Guérin, on ne voit pas la montagne comme un amas granitique, dolomitique ou calcaire, sans âme j'entends, mais on la voit à travers le prisme de l'Homo sapiens qui la regarde. C'est là toute leur force. Olaf est guide, et avait un père, guide aussi, un taiseux qui parlait plus aux animaux qu'aux hommes. C'est dons le récit touchant d'un fils qui emmène son père de 75 ans faire du canoé en Suède. Un tête à tête que l'on cherche peut-être tous à avoir un jour dans sa vie. J'ai aussi une belle dédicace dans l'entête du livre. Merci à la Comédie du livre, et à ma triathlète préférée qui me l'a offert.

3. 4810m, un 29 juin 2008 à 7h43

3. 4810m, un 29 juin 2008 à 7h43

Enfin pour faire une pause entre tous ces livres avec un éclair lumineux au coin des lèvres, pour ressentir la passion du voyage qui m'envahit à chaque fois que je fais mes valises, je vous livre ci-dessous l'hymne 2016 de notre voyage en Europe centrale, à savoir "Les narcisses" de Dimoné. Peu connaissent ce chanteur du clapas, et pourtant ce qu'il fait est juste exceptionnel. En me lisant, y'a des Val qui sourient, des dormeurs qui se réveillent, et des curieux qui vont cliquer dans les coins des fenêtres youtubiennes pour écouter toutes les pépites du moustachu du sud, et ils auront tous raison.

So far, so good

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